Éditorial — Le mois de mai marque le début des épreuves ministérielles pour les élèves de 2e, 4e et 5e secondaire.

À Réseau réussite Montréal, nous saluons l’engagement des élèves, ainsi que celui des enseignant·es, des familles et des intervenant·es qui investissent dans leur réussite. Cependant, malgré les efforts déployés par l’ensemble du réseau au cours des dernières années, nous observons certains phénomènes préoccupants.
Premièrement, la baisse des résultats aux épreuves ministérielles de français, langue d’enseignement. À Montréal, le taux de réussite a chuté, passant de 69,7 % en 2019 à 60,8 % en 20241. Des reculs importants sont aussi observés en sciences avec une diminution de 6,5 % entre 2019 et 20242.
D’autre part, le taux de sorties sans diplôme ni qualification a augmenté de près de 3 %, passant de 17,2 % en 2020 à 20,0 % en 20233. Le taux de diplomation et de qualification après cinq ans au secondaire a lui aussi reculé : il s’établit à 68,7 % en 20234, en deçà du niveau prépandémique de 70,5 % en 20195.
Certes, ces données sont inquiétantes. Cependant, les mesures de compensation mises en place pendant et après la pandémie – notamment, le tutorat et l’intervention communautaire – ont constitué un rempart important contre la détérioration de la situation. Elles ont limité considérablement les impacts négatifs sur les apprentissages et ont même permis des améliorations aux épreuves de mathématiques.
Une situation complexe accentuée par un contexte économique difficile
Le contexte économique actuel, marqué par une hausse du taux de chômage chez les jeunes de 15 à 19 ans au Québec (17 % en avril 20256), complique l’accès à l’emploi. Cette réalité pousse plusieurs jeunes à reprendre ou prolonger les études, ce qui ne peut que nous réjouir, mais cela s’accompagne également d’une moins grande confiance en l’avenir, ce qui est à la fois désolant et inquiétant.
De plus, les compressions annoncées dans divers programmes et au sein des établissements d’enseignement nous obligent à rappeler au gouvernement qu’investir en éducation est un levier essentiel pour faire face à la crise économique qui se profile.
La réussite éducative : un investissement collectif pour l’avenir
Tous les jeunes portent en eux un avenir à bâtir. Pour qu’ils puissent se projeter avec confiance et ambition, nous devons collectivement leur offrir les meilleures conditions pour réussir. Leur épanouissement est au cœur de notre responsabilité, et les défis auxquels ils font face sont complexes : enjeux de motivation, marché de l’emploi fragilisé, incertitudes économiques, santé mentale détériorée, et plus encore. Ainsi, ce n’est qu’ensemble – écoles, familles, organismes communautaires, employeurs et le gouvernement – que nous pourrons offrir une réponse cohérente et durable à ces enjeux complexes.
Investir dans la réussite éducative, c’est investir dans l’avenir de toute une société. Chaque jeune qui parvient à obtenir son diplôme contribue non seulement à sa propre réussite, mais également à celle de sa communauté et de l’ensemble de la société.
1- Source : Tableau de bord de l’éducation, ministère de l’Éducation du Gouvernement du Québec, 2024
2, 3, 4, 5- Source : Ibid
6- Source : Statistiques Canada, Taux de chômage selon la région utilisée par le programme d’assurance-emploi, moyennes mobiles de trois mois, données désaisonnalisées