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Les écrans sont bien ancrés dans le quotidien des jeunes, avec plusieurs bénéfices, mais aussi des risques. Pour évaluer ceux-ci, il importe de tenir compte de certains facteurs, dont les types d’usages ainsi que les caractéristiques du jeune.
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Mise en contexte | L’exposition aux écrans : omniprésente et évolutive | Quand faut-il s’inquiéter ? | Les effets des écrans : santé physique, santé mentale, cognition et apprentissages, réussite éducative | Bienfaits potentiels | Les écrans et… les tout-petits, les enfants d’âge scolaire, les adolescent·es | Les pratiques parentales | Les facteurs aggravants | La fracture numérique | Accompagner les jeunes : l’affaire de tous | Portrait de l’utilisation des écrans | Pistes d’action | Ressources | Remerciements | Notes | Sources
Les écrans et les jeunes en quelques mots
Consultez les infographies :
- Ce qu’il faut savoir : français | anglais
- Les effets : français | anglais
- Les pistes d’action : français | anglais
Mise en contexte
Les écrans occupent une place centrale dans la vie quotidienne des jeunes. Leur utilisation est souvent source de possibilités : accès à l’information, interactions sociales, développement de compétences numériques, divertissement, etc. Toutefois, cette présence accrue n’est pas sans risques, particulièrement pour les jeunes plus vulnérables.
Les écrans et la réussite éducative
Un usage inadéquat des écrans peut compromettre plusieurs facteurs qui influent sur la réussite éducative, notamment la santé physique et mentale, les fonctions cognitives et les habitudes de vie.
En savoir plus : Les effets des écrans
Les effets des écrans : entre incertitudes et consensus
Malgré une abondante littérature scientifique sur la question, il subsiste plusieurs lacunes quant à la compréhension des effets des écrans.
De nombreuses recherches présentent des résultats parfois contradictoires ou difficiles à interpréter, notamment en raison de mesures différentes et d’associations parfois faibles. Il importe aussi de signaler que certains effets chez les jeunes sont encore peu documentés ou extrapolés à partir d’études menées auprès d’adultes. De plus, bien que la recherche documente de plus en plus cette question, les données ne permettent pas toujours d’établir clairement ce qui vient en premier : l’écran comme origine d’un problème, ou comme réponse à un enjeu déjà présent.
Par ailleurs, les médias tendent parfois à relayer les conclusions les plus alarmantes, sans refléter la complexité ni les nuances du discours scientifique.
Une approche préventive pour assurer le bien-être des jeunes
Malgré les incertitudes qui subsistent dans la recherche, les risques associés à un usage excessif des écrans ne peuvent être ignorés. Face à cette réalité, une approche préventive s’impose. Au-delà d’un enthousiasme technologique ou d’une condamnation systématique des écrans, il est essentiel d’adopter une posture nuancée visant à préserver la santé publique et le bien-être des jeunes.
L’exposition aux écrans : une réalité omniprésente et évolutive
Les écrans sont devenus un incontournable dans la vie des jeunes, à la fois à l’école et dans les loisirs. Du cours d’informatique aux tableaux interactifs, en passant par les téléphones intelligents, les tablettes, les jeux vidéo, les ordinateurs personnels et la télévision, les écrans se multiplient dans leurs différents environnements.
Au-delà du divertissement, les écrans sont devenus essentiels pour la communication, la socialisation et l’acquisition de connaissances.
Des usages variés… et genrés
Dans leur temps libre, les jeunes utilisent principalement les écrans pour regarder des vidéos, jouer à des jeux, utiliser les médias sociaux ou regarder des films et des séries.
Ces usages diffèrent selon le genre : les filles consacrent plus de temps à des activités sociales et interactives, tandis que les garçons sont plus susceptibles de jouer à des jeux vidéo ou de visiter des sites pour adultes.
Le temps d’écran : un indicateur important
De manière générale, plus le temps d’écran est élevé, plus les effets négatifs sont susceptibles d’apparaitre.
Le temps d’écran dépasse souvent la durée initialement prévue pour cette activité, empiétant ainsi sur des habitudes essentielles au développement des jeunes, comme le sommeil, l’activité physique, l’alimentation et le jeu.
De façon générale, le temps d’écran augmente à mesure que les enfants vieillissent.
Temps d’écran pour les études et temps d’écran de loisir
Il importe de distinguer le temps d’écran consacré aux études, requis pour la réalisation des tâches scolaires, du temps d’écran de loisir, qui correspond à un moment où le jeune pourrait s’adonner à d’autres activités.
Toutefois, dans le quotidien des jeunes, ces deux types de temps d’écran s’additionnent inévitablement, pouvant ainsi atteindre une durée importante.
Les recommandations officielles
La Société canadienne de pédiatrie propose des recommandations de temps d’écran selon les tranches d’âge.
Bien que ces lignes directrices soient parfois critiquées pour leur manque d’appui empirique, les effets de l’exposition prolongée aux écrans et la nécessité de baliser celle-ci ne sont plus à démontrer.
Recommandations sur le temps d’écran de loisir(1)
- 2 ans et moins : éviter les écrans
- De 3 à 4 ans : limiter à moins de 1 h ⁄ jour
- De 5 à 17 ans : limiter à moins de 2 h ⁄ jour
- Au-delà de 18 ans : limiter à moins de 3 h ⁄ jour
Recommandations sur les saines habitudes de vie
Puisque l’utilisation des écrans tend à affecter l’activité physique ainsi que le sommeil et à favoriser la sédentarité, il convient d’aussi de se référer aux Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures.
Quand faut-il s’inquiéter ?
La question de la cyberdépendance
L’expression « dépendance aux écrans » est souvent utilisée à tort pour parler des mauvaises habitudes numériques, qui réfèrent à un usage global nuisant au bien-être, aux relations, aux études ou aux autres activités importantes, sans être lié à un problème de santé mentale.
La cyberdépendance, aussi appelée utilisation problématique d’Internet (UPI), est en réalité un véritable trouble clinique qui perturbe le fonctionnement du jeune et qui implique souvent des problèmes sociaux, émotionnels et comportementaux importants tout au long de la vie. L’UPI est associée à des symptômes comportementaux tels que :
- Un changement d’humeur
- La perte de contrôle
- Le sevrage
- Une tolérance élevée aux écrans
- Une propension à mentir sur son usage
- Un dysfonctionnement social grave (isolement, manquement à des obligations, réduction ou interruption des activités, etc.)
Il importe de préciser qu’aucun diagnostic officiel n’existe encore pour la cyberdépendance.
Une question d’équilibre
Le nombre d’heures d’utilisation des écrans pendant les moments de loisir est bien entendu un indicateur à prendre en compte pour déterminer l’ampleur des effets que peuvent avoir les écrans dans la vie des jeunes. Toutefois, les expert·es indiquent qu’il faut faire preuve de discernement. On doit s’inquiéter si le jeune, entre autres :
- Passe souvent plus de temps que prévu devant les écrans
- Fait moins d’activité physique
- Dort moins
- Change son comportement
- Est moins présent sur le plan social
- A de la difficulté à entreprendre d’autres tâches
Est-ce le bon moment ?
Les périodes de vacances, les jours de semaine et ceux de fin de semaine n’offrent pas la même quantité de temps disponible pour les loisirs et il faut en tenir compte dans l’évaluation du temps consacré aux écrans.
Les effets des écrans
De façon générale, un temps d’écran élevé est associé à des ressources personnelles et sociales moindres, ainsi qu’à une santé physique et mentale moins favorable, posant ultimement des risques pour la persévérance scolaire.
Une influence directe et indirecte
Les effets des écrans peuvent s’exercer de deux manières :
- Indirectement, en remplaçant des activités bénéfiques comme l’exercice physique ou le sommeil
- Directement, selon la nature et le contexte d’utilisation. Ex. :
- Exposition à des contenus problématiques (violence, sexualité explicite, intimidation, etc.)
- Diminution du temps consacré à la socialisation ou à l’apprentissage (pouvant mener à de l’isolement social)
- Répercussions cognitives, notamment sur l’attention et la concentration
Des effets variables selon les usages, les contextes et les jeunes
Les effets des écrans peuvent varier selon plusieurs facteurs, dont :
- Le type d’écran (ordinateur, télévision, téléphone intelligent, tablette, jeu vidéo, etc.)
- Le moment (pendant la semaine ou la fin de semaine)
- Le contexte (ex. : heure du repas, routine du coucher)
- La durée d’utilisation
- Le type de contenu
- Les caractéristiques individuelles des jeunes et de leur famille (ex. : genre, âge, niveau socioéconomique)
Certains profils de jeunes apparaissent plus vulnérables aux effets potentiellement néfastes d’un usage élevé des écrans. C’est notamment le cas des enfants plus jeunes, de ceux qui présentent des défis comportementaux ou tempéramentaux, et de ceux exposés à une adversité familiale plus marquée.
Les habitudes médiatiques des jeunes pourraient donc représenter un axe d’intervention important pour agir sur les facteurs de risque.
Deux hypothèses à connaitre
Bien qu’elles ne puissent à elles seules expliquer les effets négatifs des écrans, deux hypothèses reviennent souvent dans les études et méritent d’être définies :
- L’hypothèse de déplacement : le temps passé devant les écrans se substitue à des activités essentielles au bien-être, comme l’exercice physique, les échanges sociaux ou le sommeil.
- L’hypothèse de l’apprentissage sociale : les jeunes tendent à apprendre des modèles et des messages véhiculés à l’écran, ce qui peut les mener à imiter certains comportements ou à se comparer aux autres, selon le contenu visionné.
Les effets sur la santé physique
L’utilisation des écrans, qu’elle soit pédagogique ou récréative, est liée à :
- Une réduction de l’activité physique
- Une diminution de la durée et de la qualité du sommeil
- Une augmentation du temps sédentaire
- Une alimentation de moindre qualité
- Certains problèmes musculosquelettiques et visuels
Perturbation du sommeil
Alors qu’un sommeil réparateur est nécessaire pour une santé physique et mentale optimale, les études montrent que les jeunes qui utilisent davantage les médias électroniques dorment moins longtemps et ont une qualité de sommeil inférieure, avec des difficultés à s’endormir, à se lever et à rester éveillés pendant la journée.
Il faut aussi savoir qu’un endormissement fréquemment retardé peut entrainer un décalage du rythme circadien (ex. : le moment de l’endormissement et celui du réveil naturel sont retardés), ce qui conduit à des difficultés de sommeil persistantes et à une baisse de l’humeur.
Plusieurs mécanismes sont en cause pour expliquer les effets des écrans sur le sommeil :
- La consultation des écrans a tendance à s’étendre au-delà du temps initialement prévu, réduisant ainsi le temps destiné au sommeil.
- L’utilisation des écrans le soir, notamment l’exposition à des contenus stimulants, augmente l’éveil physique des jeunes, rendant l’endormissement plus difficile.
- La lumière bleue émise par les écrans perturbe le rythme circadien en réduisant la production de mélatonine (l’hormone du sommeil), ce qui repousse l’heure du coucher et réduit la durée du sommeil.
Il est également démontré que l’utilisation des réseaux sociaux et des appareils électroniques nuit davantage au sommeil que les médias passifs comme la télévision, notamment en raison de la stimulation psycho-physiologique et des interactions sociales (commentaires, cyberharcèlement) qu’ils génèrent, rendant plus difficile la déconnexion et entrainant des horaires de sommeil irréguliers.
À l’inverse, le sommeil jouerait un rôle médiateur dans la relation entre l’utilisation des médias et la santé mentale des adolescent·es.
Activité physique, sédentarité et alimentation
« Même si on a des interactions soutenantes en ligne et qu’on regarde uniquement des documentaires, il est important de garder en tête que c’est une activité sédentaire. »
– Caroline Fitzpatrick(2)
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’utilisation des médias numériques par les enfants et le vivre-ensemble : une vision écosystémique
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’utilisation des médias numériques par les enfants et le vivre-ensemble : une vision écosystémique
Les jeunes qui utilisent davantage les écrans souffrent plus souvent d’obésité et ont une santé cardiovasculaire plus faible.
Soulignons que le lien entre les écrans et l’activité physique fait peu consensus, car plusieurs recherches arrivent à des résultats divergents sur la question. Il semble que les écrans ne remplaceraient pas directement l’activité physique, mais que les jeunes déjà inactifs y passeraient davantage de temps.
Les données sont plus concluantes en ce qui concerne les effets sur l’alimentation et la prise de poids : plus les enfants et adolescent·es regardent la télévision, moins ils mangent de fruits et de légumes, et plus ils consomment de calories, de boissons sucrées, de collations et de restauration rapide. Il a été observé que les adolescentes sont plus vulnérables que les garçons à la prise de poids.
Ainsi, chez les jeunes, le lien entre le temps d’écran et la prise de poids s’expliquerait davantage par l’alimentation et la sédentarité que par la réduction de l’activité physique.
Bon à savoir : un usage actif des écrans
La sédentarité, rester en position assise, inclinée ou allongée pendant plusieurs heures par jour, est particulièrement néfaste pour la santé. Favoriser une utilisation plus active des écrans, comme regarder la télévision en pédalant sur un vélo stationnaire, permettrait d’en réduire les risques.
Vision et posture
Vision
Les longues périodes passées devant les écrans, combinées à un temps réduit du jeu à l’extérieur, augmenteraient le risque de myopie, surtout pour les enfants et les adolescent·es, dont les yeux ne sont pas outillés pour regarder un écran pendant des heures, et particulièrement si celui-ci est trop rapproché.
Cela est d’autant plus préoccupant qu’une bonne vision est essentielle à la réussite scolaire, les évaluations indiquant que 80 % des apprentissages passent par les yeux.
Posture
Enfin, des problèmes musculosquelettiques sont de plus en plus observés en pratique clinique, notamment chez les jeunes qui utilisent beaucoup les écrans.
Bon à savoir : les écrans dans la chambre à coucher
Même si la présence de téléviseurs dans les chambres a diminué, le nombre d’écrans y a augmenté. Cette accessibilité non supervisée est liée à davantage de sédentarité, à un risque accru d’obésité, à des problèmes cardiométaboliques, ainsi qu’à une réduction du sommeil et de l’activité physique.
Les effets sur la santé mentale et le bien-être
« Les troubles anxieux et la dépression sont des problèmes de santé complexes qui existaient bien avant l’introduction massive des écrans et qui ont plusieurs causes. Les écrans ne sont et ne seront jamais l’unique cause de ces difficultés. »
– Caroline Fitzpatrick(3)
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’utilisation des médias numériques par les enfants et le vivre-ensemble : une vision écosystémique
L’effet des écrans sur la santé mentale des jeunes est un sujet complexe, influencé par de nombreux facteurs.
Bien que les effets négatifs soient bien documentés, plusieurs études soulignent aussi que l’utilisation d’Internet peut être bénéfique pour la santé mentale des jeunes dans certaines conditions, en réduisant la solitude et en renforçant la confiance et les liens sociaux. Cerner les contenus nuisibles et bénéfiques permettrait de mieux orienter les interventions sur l’usage des médias.
Soulignons toutefois que les médias sociaux peuvent présenter des risques accrus pour les jeunes ayant déjà des difficultés de santé mentale, puisque leur utilisation peut à la fois influencer le bien-être psychologique de ceux-ci et être influencée par ce dernier.
Des effets variables
Selon les individus
L’effet des écrans varie selon les individus. Par exemple, certains jeunes plus timides peuvent tirer des bénéfices des écrans, tandis que d’autres voient leurs problèmes de santé mentale s’aggraver.
Selon la durée
Des études indiquent qu’une utilisation modérée des écrans serait liée à des effets positifs sur le bien-être et qu’une heure d’écran récréatif par jour pourrait même réduire le risque de dépression, comparativement à une absence totale d’écran.
À l’inverse, un temps d’écran excessif est associé à une hausse des symptômes dépressifs, quel que soit le contenu. Ceux-ci sont particulièrement prévalents avec l’utilisation du cellulaire et sont moins associés à l’ordinateur et à la télévision. Trois hypothèses pourraient expliquer ces effets contrastants :
- Le cellulaire, largement utilisé pour communiquer et consulter les réseaux sociaux, exposerait davantage au risque d’interactions négatives.
- Le cellulaire génère de nombreuses notifications, qui peuvent devenir envahissantes.
- Le caractère portable et omniprésent du cellulaire pourrait nuire aux interactions sociales et au sommeil, deux facteurs liés aux symptômes dépressifs.
Selon les usages
Outre le temps passé en ligne, le type de contenu vu, les interactions vécues, ainsi que les perturbations d’activités essentielles comme le sommeil et l’activité physique jouent sur le type d’effets qu’ont les médias sociaux sur la santé mentale des jeunes.
Des effets sur plusieurs plans du bien-être
Exposition à du contenu inapproprié ou malveillant
Du contenu extrême, inapproprié et nuisible demeure facilement accessible aux enfants et aux adolescent·es, notamment par des suggestions directes, des partages non désirés et les algorithmes des plateformes.
Les médias sociaux peuvent aussi être le lieu de comportements prédateurs et exposer les jeunes à des individus malveillants.
De plus, certaines plateformes diffusent également auprès des jeunes des contenus d’automutilation, souvent sans mise en garde de contenu graphique, ce qui peut banaliser ces gestes et inciter à les reproduire.
Sous un autre angle, la présence d’écrans dans la chambre des enfants est associée à une plus grande probabilité d’exposition à des contenus violents en raison de l’absence de supervision, ce qui nuit au développement du comportement prosocial.
Selon des chercheur·euses, l’exposition aux médias sociaux peut surstimuler le centre de récompense du cerveau, au point d’activer des mécanismes similaires à ceux de la dépendance.
Pour en savoir davantage sur les écrans et le système de récompense, consultez notre section sur les écrans à l’adolescence.
De plus, l’utilisation fréquente des médias sociaux peut affecter des zones cérébrales clés pour le développement affectif et comportemental, le contrôle des impulsions et la régulation émotionnelle, et augmenter la sensibilité émotionnelle aux récompenses et aux punitions sociales. En conséquence, les adolescent·es peuvent ressentir une sensibilité émotionnelle accrue face à l’interactivité des médias sociaux.
Symptômes dépressifs
Une étude(4) a également établi que l’usage d’Internet à l’adolescence peut accroitre le risque de dépression, et ce, plus particulièrement chez les filles(5). À l’inverse, les résultats n’ont pas montré que les symptômes dépressifs entrainaient une augmentation de la consommation de médias.
Ce développement de symptômes dépressifs pourrait avoir plusieurs origines :
- Les jeunes qui passent la majorité de leur temps devant les écrans manquent d’occasions d’interagir en personne avec leurs pairs.
- Les réseaux sociaux peuvent créer des attentes de récompenses (comme des réactions ou des commentaires positifs) qui peuvent inciter à passer encore plus de temps en ligne.
De plus, une majorité de jeunes est fréquemment exposée à du contenu haineux en ligne et plusieurs recherches signalent un lien entre la cyberintimidation sur les médias sociaux et la dépression chez les jeunes. À ce sujet, les adolescentes et les jeunes issus de la diversité sexuelle et de genre sont plus susceptibles de déclarer avoir été victimes de cyberintimidation.
Les données montrent aussi que l’effet négatif des médias sociaux sur les symptômes dépressifs semble être plus important chez les adolescent·es ayant peu d’interactions en personne.
Il importe de souligner que les symptômes dépressifs à l’adolescence augmentent le risque de dépression majeure à l’âge adulte et peuvent entrainer des difficultés scolaires et relationnelles, ainsi qu’une diminution de la qualité de vie et du revenu futur. L’Organisation mondiale de la santé anticipe que les conséquences de la dépression majeure deviendront l’une des principales causes de la charge mondiale de morbidité d’ici 2030.
Anxiété
Les réseaux sociaux sont corrélés à l’anxiété liée à l’apparence et aux troubles alimentaires à l’adolescence, et ils accroissent l’anxiété sociale.
Le fait de consulter régulièrement les médias sociaux peut alimenter l’anxiété associée à la peur de manquer quelque chose, renforçant le besoin compulsif de les vérifier. La peur de manquer quelque chose (FOMO – fear of missing out), définie comme l’appréhension constante que d’autres vivent des expériences gratifiantes sans qu’on y prenne part, est associée à la dépression, à l’anxiété ainsi qu’à une sensibilité accrue aux émotions négatives.
De plus, une étude(6) a révélé que l’utilisation d’Internet à 15 ans prédit des symptômes d’anxiété à 17 ans chez les filles. Cet effet n’a pas été observé chez les garçons.
Cette différence pourrait s’expliquer par une plus grande sensibilité des filles aux comparaisons sociales et au fait qu’elles utilisent davantage Internet à des fins sociales que les garçons, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux effets négatifs d’Internet.
Ainsi, l’engagement des adolescentes sur les médias sociaux les expose souvent à des aperçus sélectionnés de la vie de leurs pairs, créant un environnement propice à la comparaison sociale ascendante(7). Ces comparaisons défavorables peuvent entrainer des doutes et de l’inquiétude, affectant l’estime de soi sociale et le bien-être des adolescentes.
Il importe de souligner que, contrairement aux médias traditionnels qui mettent des célébrités de l’avant, les réseaux sociaux présentent principalement des images de pairs, rendant ainsi les comparaisons sociales plus pertinentes et influentes, et potentiellement plus néfastes pour l’image corporelle.
De plus, la prévalence plus élevée de symptômes d’anxiété chez les filles pourrait également les rendre plus vulnérables aux effets anxiogènes d’Internet.
Effets sur la cognition et les apprentissages scolaires
Un temps d’écran élevé peut avoir des répercussions sur certaines fonctions cognitives essentielles à la réussite scolaire, notamment en ce qui a trait au traitement de l’information, à l’apprentissage, à l’attention, à la mémoire de travail et aux habiletés langagières (dont la compréhension de textes).
Ces fonctions influent aussi sur la planification, la prise de décision, l’adaptation aux nouvelles situations, l’adoption de saines habitudes de vie, le contrôle inhibiteur (ex. : freiner un comportement impulsif ou agressif) et le développement de compétences sociales.
Distraction numérique en classe
En classe, l’utilisation d’un appareil numérique à des fins personnelles (ex. : messages texte, réseaux sociaux) est associée à une baisse de la mémorisation et de la compréhension, affectant ainsi l’apprentissage. À ce sujet, de nombreuses études indiquent que plus les jeunes pratiquent le multitâche numérique pendant les cours ou les périodes d’étude, plus leurs résultats scolaires diminuent. Cette baisse de l’apprentissage ne toucherait pas seulement la personne utilisant l’appareil, mais aussi les pairs qui en sont témoins et qui sont distraits par les stimulus de l’écran.
Le coût du multitâche numérique
Selon la croyance populaire, la capacité à faire du multitâche numérique est inhérente aux jeunes du 21e siècle. Or les recherches récentes montrent que le cerveau dispose de ressources cognitives limitées et que les tâches concurrentes provoquées par les appareils numériques génèrent un coût cognitif réel, nuisible aux apprentissages.
Une étude(8) a établi qu’un cellulaire visible en classe, même s’il est éteint(9), peut affecter la mémoire de travail, une fonction contribuant aux habiletés intellectuelles, mathématiques et langagières, et centrale au processus d’apprentissage de nouvelles connaissances. La mémoire de travail est d’ailleurs considérée comme un prédicteur important de la réussite scolaire.
En revanche, la présence d’un cellulaire n’aurait pas d’effet significatif sur l’attention, possiblement parce que cette fonction cognitive est moins complexe que la mémoire de travail et le raisonnement, et ne nécessite pas de manipuler de l’information.
Lecture et écriture numériques en contexte pédagogique
L’usage des écrans en contexte pédagogique pour lire et prendre des notes ne présente aucun avantage démontré sur l’apprentissage, et pourrait même, au contraire, nuire à la compréhension de textes(10).
La lecture numérique
Plusieurs rapports concluent que la lecture numérique est inférieure à la lecture papier, notant une diminution de la compréhension de textes, et ce, peu importe le support utilisé (ordinateur, tablette, liseuse).
Trois causes expliqueraient cette infériorité :
- Une lecture souvent plus superficielle, en diagonale, du fait que les appareils numériques sont liés à des activités courtes et au multitâche.
- Une navigation plus difficile dans le texte, en raison de l’absence de repères spatiaux plus stables (quatre coins, début/fin, etc.).
- L’absence de stimulation sensorimotrice liée au toucher (ex. : tourner les pages), qui est étroitement liée à la cognition.
Même si les jeunes sont exposés très tôt aux technologies, cette exposition ne semble pas automatiquement favoriser le développement des compétences nécessaires à la lecture numérique. Au contraire, les résultats montrent que l’infériorité du numérique s’est accentuée au cours des deux dernières décennies, indiquant que cette difficulté persiste malgré l’essor des technologies et leur accès précoce.
Une hypothèse avancée pour expliquer ce constat est que l’usage fréquent des médias numériques pour des interactions rapides et superficielles réduirait la capacité à accomplir des tâches exigeant une attention soutenue, telles que la compréhension de textes. Des corrélations négatives ont d’ailleurs été relevées entre l’usage fréquent de ces médias et la compréhension de textes chez les adolescent·es.
Cependant, des approches pédagogiques simples peuvent atténuer cette infériorité et améliorer la performance, comme utiliser des mots-clés pour résumer le texte. Ces résultats soulignent l’importance de la pédagogie pour encourager une approche réfléchie de l’information numérique.
La prise de notes numérique
La prise de notes numérique n’apporterait aucun bénéfice à l’apprentissage comparé à l’écriture manuscrite. Selon les études :
- La saisie au clavier favorise la reproduction mot à mot, limitant l’engagement cognitif et la capacité à reformuler, interpréter ou synthétiser l’information.
- Le mouvement de l’écriture manuscrite, en revanche, favorise l’encodage de l’information et, chez les tout-petits, améliore la reconnaissance des lettres ainsi que les compétences visuospatiales.
Bon à savoir : médias numériques et troubles attentionnels
Une étude(11) menée sur deux ans auprès d’adolescent·es sans symptômes de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) au départ a révélé qu’une utilisation fréquente des médias numériques, en particulier des réseaux sociaux, était associée à une augmentation modeste, mais significative, du risque de développer des symptômes de TDAH.
Effets sur la réussite éducative
Accès privé aux écrans : un facteur prédictif de difficultés scolaires
Une étude longitudinale(12) menée auprès d’adolescent·es a révélé que la présence d’un écran (télévision ou ordinateur) dans la chambre à l’âge de 12 ans est associée à des résultats scolaires plus faibles et à un risque accru de décrochage scolaire. Chez les garçons, cet accès privé aux écrans est également lié à une diminution des comportements prosociaux, comme la gentillesse et l’empathie.
Cette différence entre garçons et filles pourrait s’expliquer par des facteurs neurobiologiques ou encore par les attentes sociales qui diffèrent selon le sexe et qui encouragent les filles à être plus empathiques et compatissantes.
Accès non supervisé ou temps d’écran
Les chercheurs de cette étude longitudinale précisent que ce serait moins le temps d’écran que l’accès privé et non supervisé aux écrans qui expliquerait les résultats obtenus, rappelant que les jeunes consacrent principalement leur temps d’écran à des usages récréatifs, plutôt qu’à des activités éducatives ou scolaires. Il importe toutefois de noter que cette étude ne tenait pas compte de l’utilisation d’autres types d’écrans, comme les tablettes ou les téléphones intelligents.
Télévision et rendement en lecture : des effets nuancés
Selon certains chercheurs, le temps passé à regarder la télévision à 6 ans n’aurait pas d’effet négatif significatif sur la réussite en lecture à 10 ans. À ce sujet, rappelons que le rendement en lecture est un déterminant reconnu de la persévérance scolaire.
Ainsi, une étude(13) basée sur les résultats de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec a conclu que le temps de visionnement de la télévision au primaire affecte peu ou pas certaines variables de la réussite en lecture (lire pour le plaisir, les interactions parent-enfant, la motivation intrinsèque à lire et le niveau d’inattention) et que le temps consacré à la télévision ne remplace pas des activités qui auraient autrement favorisé la réussite éducative.
Les chercheurs soulignent cependant que leurs conclusions doivent être interprétées avec prudence, notamment quand il s’agit des types d’écrans qui sont de plus en plus accessibles en tout temps.
Nouvelle étude : la restriction des cellulaires à l’école ne suffirait pas à réduire les effets négatifs des écrans
Les appareils individuels sont interdits dans les classes des écoles primaires et secondaires du Québec depuis janvier 2024 et le ministère de l’Éducation a annoncé l’interdiction de ceux-ci dans les écoles à partir de la rentrée 2025 (à l’exception des élèves ayant des besoins particuliers ou des problèmes de santé).
Toutefois, une étude récente(14) qui a comparé la situation des élèves fréquentant des écoles autorisant l’usage du cellulaire à ceux d’écoles l’interdisant n’a révélé aucune différence significative en matière de santé mentale, d’anxiété, de dépression, d’usage problématique des médias sociaux, de sommeil, d’activité physique, de réussite scolaire ou de comportements perturbateurs.
Ce résultat s’expliquerait peut-être par le constat que la réduction de l’utilisation du téléphone et des médias sociaux à l’école ne semble pas entrainer une diminution du temps total consacré à ceux-ci sur l’ensemble de la journée ou de la semaine.
Bienfaits potentiels
Lorsqu’ils sont utilisés de manière appropriée, les écrans peuvent offrir de nombreux avantages et devenir des leviers d’apprentissage, d’expression, de socialisation et de soutien pour les jeunes.
« Avant, les jeunes mettaient des « posters » sur les murs de leur chambre. Aujourd’hui, ils exposent des photos sur leurs réseaux sociaux. On dit qu’ils publient trop, mais ils en tirent du positif »
― Emmanuelle Parent
Directrice générale du Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne (CIEL)(15)
Des outils essentiels à la vie actuelle
Les compétences numériques sont aujourd’hui essentielles pour fonctionner et s’épanouir à l’âge adulte. Dans ce contexte, le développement de ces compétences est un atout important pour la réussite future.
Les écrans jouent aussi un rôle dans la facilitation de la scolarisation et du travail, et donnent accès à de l’information et à des connaissances.
Les technologies numériques peuvent également soutenir l’apprentissage des élèves en difficulté, notamment grâce à des aides technologiques adaptées à leurs besoins.
Réseaux sociaux : espace d’expression, de connexion et de soutien
Malgré les risques souvent évoqués, les médias sociaux peuvent également jouer un rôle bénéfique dans la vie des jeunes. Ils permettent notamment :
- De maintenir le contact avec des gens éloignés
- De développer des amitiés et des relations avec des groupes de pairs diversifiés
- De s’exprimer et d’afficher leur créativité
Pour les jeunes issus de groupes marginalisés, ces plateformes peuvent également réduire le sentiment d’isolement. Des communautés virtuelles, par exemple pour les jeunes issus de la diversité sexuelle et de genre, peuvent offrir un soutien précieux.
La majorité des adolescent·es affirment que les médias sociaux les aident à se sentir acceptés, soutenus et à être plus connectés à ce qui se passe dans la vie de leurs ami·es. Les jeunes qui reçoivent peu de soutien social ou qui sont moins à l’aise dans les interactions en personne peuvent aussi tirer profit des communications en ligne.
Des expert·es soulignent également que des interventions en santé mentale via les médias sociaux peuvent favoriser la recherche d’aide et servir de point d’entrée aux soins de santé mentale.
Jeux vidéo : plus que du divertissement
Les jeux vidéo, souvent associés à un usage récréatif, peuvent aussi favoriser l’acquisition de compétences telles que la créativité, la littératie et la résolution de problèmes.
Pratiqués avec la famille ou les ami·es, les jeux vidéo coopératifs ou compétitifs peuvent participer au développement identitaire et favoriser les interactions sociales. Ils sont aussi associés à une augmentation du bien-être, à des comportements prosociaux et à une réduction des troubles de conduite(16).
De plus, certains jeux actifs contribuent également à augmenter le niveau d’activité physique et à réduire le tour de taille.
Il importe cependant de préciser que les études rapportant des effets positifs des jeux vidéo portent rarement sur les jeunes enfants et sont souvent descriptives ou transversales, c’est-à-dire qu’il est souvent difficile d’établir un lien de corrélation entre les différents éléments et que les situations sont observées à un moment précis dans le temps.
Les écrans aux différents moments de la vie des jeunes
Un contrôle diminuant de la petite enfance à l’adolescence
Pour commencer, il importe de signaler que le contrôle parental diminue à mesure que les enfants grandissent, ce qui peut entrainer une exposition accrue aux contenus inappropriés plus l’enfant vieillit.
Chez les tout-petits (0-5 ans) : des risques pour le développement
La petite enfance est une étape déterminante pour le développement des tout-petits. Durant cette période, les enfants apprennent principalement à travers les interactions humaines, le jeu actif et l’exploration physique du monde (toucher, sentir, ramper, etc.).
Or, le temps passé devant les écrans réduit les occasions de participer à ces activités interactives essentielles à leur développement, et peut ainsi avoir des effets à long terme.
C’est aussi un temps sédentaire durant lequel les enfants pourraient être physiquement actifs.
Ainsi, la majorité des expert·es s’entendent pour dire qu’à la petite enfance, l’exposition aux écrans comporte plus de risques que de bienfaits, et l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) rappelle d’ailleurs que l’usage des écrans n’est pas nécessaire au développement des jeunes enfants. De plus, il importe de considérer qu’avant deux ans, les enfants ne peuvent pas tirer d’apprentissages des contenus des écrans, car ils ne parviennent pas à les relier à la réalité (ce que l’on appelle le déficit de transfert).
Deux exceptions
La recherche révèle que les écrans peuvent être bénéfiques aux tout-petits dans deux contextes :
- Lors d’interactions avec des personnes significatives par appels vidéo
- Pour la lecture de livres par vidéoconférence si celle-ci permet des interactions adaptées
L’exposition aux écrans
L’exposition des tout-petits aux écrans dépend principalement des décisions prises par les adultes qui les entourent.
Ils peuvent être exposés aux écrans à différents endroits, comme à la maison, chez les grands-parents, dans des espaces publics, en service de garde ou à l’école maternelle. De ce fait, le temps d’écran s’accumule tout au long de leur journée, et il devient difficile d’en faire le compte total.
Un temps d’écran quotidien de plus de deux heures est généralement plus fréquent chez les enfants :
- Qui vivent dans un ménage à faible revenu
- Nés à l’extérieur du Canada
- Qui ont au moins un trouble du développement (ex. : trouble du déficit de l’attention, trouble du spectre de l’autisme) ou un problème de santé détecté (ex. : asthme, diabète, anxiété)
Des effets confirmés sur le développement de l’enfant
Une exposition prolongée ou inadaptée peut nuire au développement global de l’enfant, un facteur clé de la préparation à l’école, d’une transition harmonieuse à la maternelle et des premières réussites de l’enfant au début de son parcours scolaire.
Les données montrent que la proportion d’enfants de maternelle 5 ans vulnérables dans au moins un domaine de développement augmente en fonction du temps d’écran.
Plus précisément, les enfants de cinq ans qui passent plus de deux heures par jour devant les écrans montrent une vulnérabilité développementale accrue sur le plan des compétences sociales et de la maturité affective.
Chez les tout-petits, une exposition élevée aux écrans serait notamment associée à :
- Des retards dans le développement du langage
- Des difficultés comportementales et émotionnelles
- Un faible niveau de préparation à l’école
- Une réduction de l’attention et de la capacité à se concentrer en classe
- Des difficultés à suivre les consignes et à apprendre de façon autonome à la fin du primaire
Des habitudes précoces qui perdurent
Les habitudes de vie formées pendant la petite enfance, comme la sédentarité et le temps d’écran, ont tendance à persister à l’âge adulte. En ce sens, les jeunes enfants exposés aux écrans dès leur plus jeune âge développent des habitudes qui influencent leur utilisation future.
Les écrans pour gérer les émotions : une stratégie nuisible
Les recherches montrent que de nombreux parents utilisent les écrans pour gérer les crises de colère ou les éclats de leurs tout-petits, surtout chez les enfants ayant un tempérament plus difficile.
Or, cette stratégie pourrait nuire à la capacité de l’enfant à gérer ses émotions négatives et contribuer à des problèmes comportementaux durables.
Il a également été démontré que l’utilisation élevée des médias pour la régulation des émotions des enfants est associée à une utilisation problématique des médias et à des réactions extrêmes lorsque ceux-ci sont retirés.
Des études révèlent que :
- Chaque heure d’écran à 3,5 ans prédit une augmentation de la manifestation de colère et de frustration à 4,5 ans
- Les enfants ayant un comportement difficile à 3 ans sont plus susceptibles d’avoir un temps d’écran plus élevé à 5 ans
- Une utilisation problématique des médias dès 2,5 ans est liée à des problèmes sociaux et émotionnels, à de l’anxiété, à des difficultés sociales et à un comportement agressif plus tard dans l’enfance
- Regarder la télévision plus de trois heures par jour à cinq ans prédit une augmentation des troubles des conduites à sept ans
La télévision… et, plus particulièrement, la télévision de fond
Les études qui se sont penchées sur les effets de la télévision soulignent plusieurs effets chez les enfants :
- Plus un enfant regarde la télévision à 2,5 et 4,5 ans, moins sa puissance musculaire sera forte à 8 ans, affectant sa capacité à réaliser des mouvements rapides et forts, comme sauter ou courir.
- Les enfants qui ont une télévision dans leur chambre ont un indice de masse corporelle plus élevé, de moins bonnes habitudes alimentaires et plus de détresse émotionnelle à l’âge de 12 ans.
- Les enfants qui grandissent dans un environnement où la télévision est toujours allumée passent plus de temps à la regarder et lisent moins, comparativement aux autres enfants.
La télévision de fond
Des études montrent que la télévision, même allumée en arrière-plan, perturbe à la fois le comportement des enfants et celui des parents.
- Du côté de l’enfant, elle réduit le jeu solitaire des tout-petits. Ceux-ci jouent moins, ont des séances de jeu plus courtes et leurs périodes d’attention sur les jouets sont plus brèves.
- Du côté des parents, elle réduit la quantité et la qualité du langage parental adressé à l’enfant, influant ainsi sur le développement du langage en restreignant le vocabulaire auquel l’enfant est exposé. Une étude(17) a montré qu’avec la télévision allumée, l’implication active et de qualité des parents a diminué d’un tiers, tandis que le temps sans interaction avec l’enfant a augmenté de moitié.
Il importe de souligner que les effets observés s’appliquent probablement à tout type de média pouvant réduire l’attention des parents et leur réactivité envers l’enfant. Ainsi, l’utilisation des médias par les parents pourrait nuire aux interactions bénéfiques pour les enfants.
Des stratégies pour réduire les effets négatifs des écrans chez les tout-petits
Éviter les contenus inadaptés
Les contenus inadaptés aux enfants, comme les émissions pour adultes ou violentes, nuisent à leur développement cognitif. De plus, les émissions au rythme rapide captent leur attention sans effort, ce qui peut les amener à privilégier les écrans aux activités plus stimulantes cognitivement.
Privilégier des contenus de qualité et adaptés à l’âge de l’enfant
L’exposition à des contenus éducatifs de qualité et adaptés à l’âge, comme Sesame Street et Dora l’exploratrice, qui nomment des objets, s’adressent directement à l’enfant et offrent des occasions de répondre verbalement, est associée à de meilleurs résultats cognitifs. De plus, l’exposition à des contenus éducatifs non violents est liée à une meilleure compétence sociale chez les enfants d’âge préscolaire.
Faire du covisionnement
La présence d’un adulte qui accompagne l’enfant pendant l’utilisation de l’écran permet d’en réduire les effets négatifs. Les garçons semblent particulièrement bénéficier du covisionnement, possiblement parce qu’ils tirent davantage profit de l’engagement verbal des parents, alors que les filles présenteraient généralement une avance naturelle en langage.
Il faut cependant souligner que les données sont partagées quant à l’efficacité des programmes éducatifs et du covisionnement pour favoriser l’acquisition du langage chez les enfants. De plus, les données récentes indiquent que les écrans interactifs pourraient réduire les occasions d’interactions entre parents et enfants.
En conclusion, si une exposition de qualité aux écrans peut soutenir le langage, une exposition trop précoce ou excessive est liée à de moins bonnes habiletés langagières, d’où l’importance d’assurer que les écrans ne prennent pas la place d’activités essentielles pour le développement des enfants, comme les interactions avec la famille, le jeu actif et la lecture de livres.
Effets sur le langage, la lecture et l’écriture
Acquisition du langage
L’acquisition du langage dépend des interactions quotidiennes de l’enfant et son développement va au-delà du vocabulaire et des phrases : l’enfant apprend aussi à communiquer en s’adaptant aux contextes et aux interlocuteurs, incluant les tours de parole et l’humour.
Un temps d’écran élevé priverait les enfants des interactions riches qui favorisent l’acquisition du vocabulaire et la compréhension des règles sociales de communication. C’est aussi un temps où l’enfant ne participe pas aux activités familiales de littératie, comme la lecture, ce qui entraine une compréhension verbale plus faible.
Des études montrent que :
- Les enfants passant plus de deux heures par jour devant un écran seraient six fois plus à risque de développer des retards de langage.
- Même pour les familles respectant les recommandations sur le temps d’écran, les enfants de 3 ans pourraient avoir environ 397 mots d’adultes, 294 vocalisations et 68 tours de conversation de moins chaque jour.
- Les dessins animés rapides n’ont aucun bénéfice et peuvent même nuire à l’acquisition du vocabulaire chez les tout-petits.
Premiers apprentissages en lecture
L’usage des médias numériques influence généralement peu, ou même négativement, les premiers apprentissages en lecture, possiblement parce qu’ils sont rarement utilisés pour des activités de littératie et qu’ils peuvent ainsi réduire le temps consacré à celles-ci.
En ce sens, il a été démontré qu’une utilisation plus élevée des écrans à 2 ans est liée à moins d’activités de lecture à 3 ans, ce qui en retour est associé à une utilisation accrue des écrans à 5 ans. Par contre, une plus grande lecture à 2 ans ne conduirait pas à une réduction du temps d’écran à 3 ans, ni à plus de lecture à 5 ans.
En ce qui a trait à la lecture de livres numériques, bien que certaines applications de qualité soient prometteuses, les résultats actuels montrent que les enfants tirent davantage profit de l’accompagnement des adultes lors de la lecture de livres imprimés.
- Quand un livre numérique est consulté seul par l’enfant, les fonctions interactives ne peuvent remplacer le soutien qu’un adulte peut adapter aux besoins de l’enfant.
- Quand un livre numérique est lu en compagnie d’un adulte, les échanges entre l’adulte et l’enfant sont souvent réduits, probablement parce que les fonctionnalités du livre entravent ces interactions ou que les échanges portent davantage sur le support électronique ou le comportement de l’enfant que sur le contenu du livre.
Cependant, lorsque la médiation des adultes est identique pour les livres imprimés et numériques, les livres numériques avec des contenus supplémentaires aideraient davantage les enfants à comprendre l’histoire que les livres papier.
En ce qui a trait à l’apprentissage de l’écriture, l’utilisation du crayon et du clavier montre des avantages spécifiques à chacun. Dans certaines études, les enfants écrivant au crayon surpassaient la performance de ceux utilisant le clavier en ce qui concerne la reconnaissance des lettres. D’un autre côté, les enfants utilisant le clavier performaient mieux en lecture et en écriture des mots que ceux ayant un stylet ou un crayon.
Bon à savoir : les interactions plus que le contenu éducatif
Les bénéfices des vidéos éducatives pour les tout-petits (ex. : Baby Einstein) sont surestimés : ces programmes ne peuvent être bénéfiques que si les contenus sont répétés et commentés par les parents. En réalité, les interactions avec un adulte, plutôt que la qualité des contenus, semblent être responsables des gains éducatifs des enfants.
Autres risques : stéréotypes et comportements
L’exposition des tout-petits aux écrans pourrait aussi avoir des répercussions préoccupantes sur d’autres aspects de leur développement.
Réduction des interactions essentielles au développement socioaffectif
Un temps d’écran élevé peut limiter les interactions enrichissantes avec l’entourage qui favorisent le développement socioaffectif de l’enfant (l’autonomie, le respect des règles sociales, la coopération, les relations interpersonnelles, etc.).
Un développement insuffisant peut nuire à la capacité de l’enfant à nouer des relations basées sur la confiance et le respect et à bien interagir en société.
À l’inverse, les tout-petits dont le temps d’écran est restreint selon les recommandations développent de meilleures compétences sociales que la moyenne de leurs pairs.
Exposition à la violence
Les enfants d’âge préscolaire exposés à des contenus violents peuvent développer des comportements plus agressifs ou ressentir un niveau plus élevé d’anxiété. Cela peut aussi diminuer leur empathie et les rendre moins sensibles à la violence.
Exposition aux stéréotypes
Les médias pour enfants ne sont pas exempts de stéréotypes de genre ou d’origine ethnoculturelle, qui peuvent influer sur le comportement, l’estime de soi, l’image corporelle et le bien-être des enfants.
Facteurs modifiant les les effets des écrans chez les enfants de 0 à 5 ans ?
Pour davantage d’information sur les facteurs qui diminuent ou augmentent les effets des écrans chez les tout-petits, consultez le rapport Les écrans et les tout-petits, de l’Observatoire des tout-petits ― page 38.
Les enfants d’âge scolaire
Avec l’entrée à l’école, l’univers numérique des enfants s’élargit. Les usages se diversifient, le temps d’écran tend à augmenter, et l’accès aux appareils se transforme. Cette période marque un tournant important, où les effets des écrans, d’abord atténués par des facteurs individuels et familiaux, peuvent s’accentuer au fil du temps.
Des effets cumulatifs sur le langage
La recherche montre qu’à 3 et 4 ans, le quotient intellectuel de l’enfant et le statut socioéconomique de la famille peuvent jouer un rôle protecteur, en atténuant les effets négatifs du temps d’écran. Toutefois, cette protection semble s’estomper avec l’âge : à 7 ans, un effet cumulatif sur le langage apparait.
Une transition vers les écrans mobiles
Au cours du primaire, les usages numériques se transforment graduellement. Alors que l’ordinateur de bureau serait la principale source d’accès à Internet jusqu’en 4e année, les appareils portables deviendraient prépondérants à partir de la 5e année.
Une diversification des usages numériques
Si le visionnement d’émissions éducatives culmine généralement durant la période préscolaire, à partir de huit ans, ce sont plutôt la télévision récréative, les jeux vidéo et les médias sociaux qui occupent la majeure partie du temps de loisir des enfants.
Les adolescent·es : entre possibilités et vulnérabilités
Les écrans comme outil de connexion et de développement
L’adolescence est un moment où l’acquisition de l’autonomie , les ami·es et la vie sociale prennent une importance considérable. Il n’est donc pas étonnant que l’usage des écrans à cette période soit souvent lié à l’identité, aux interactions sociales, à l’indépendance et à l’acquisition de l’autonomie. Il est d’ailleurs estimé que les échanges continus par messages texte, messagerie instantanée et réseaux sociaux répondent à un besoin d’appartenance fondamental à l’adolescence.
Les experts soulignent ainsi qu’à l’adolescence, une absence ou une surutilisation des écrans peut avoir des effets négatifs, tandis qu’un usage modéré est associé à des bienfaits cognitifs et psychosociaux.
De plus, certaines recherches soulignent que lorsque les relations familiales hors ligne sont solides, les technologies numériques et les échanges en ligne peuvent même renforcer les liens entre parents et adolescent·es.
Finalement, des études et sondages montrent que les adolescent·es communiquent davantage en ligne avec leurs ami·es proches qu’avec des étrangers, et que leur comportement et leur image en ligne reflètent généralement leurs activités, intérêts et personnalité réels.
Des comportements à risque
Il ne faut pas oublier que l’adolescence est une période de développement particulièrement sensible, en raison des changements majeurs qui s’opèrent dans l’architecture du cerveau, et ce, notamment sur le plan de l’autorégulation. Les adolescent·es sont plus susceptibles d’être impulsifs et de prendre des risques, ainsi que d’être exposés à des pratiques ou contenus inappropriés. C’est aussi un moment où ils sont particulièrement vulnérables à la pression sociale.
Parmi les risques des écrans à l’adolescence (outre ceux déjà nommés sur la santé mentale) :
- Communication avec des inconnus ou divulgation d’informations personnelles
- Textage au volant, une pratique fréquente chez les adolescent·es plus âgés
- Exposition au marketing de produits néfastes comme l’alcool, le cannabis, les jeux de hasard et les aliments peu nutritifs, ce qui peut normaliser leur consommation(18)
- Exposition au vol d’identité ou au sextage
- Exposition à des jeux vidéo et à certaines pratiques en ligne pouvant favoriser des comportements addictifs
- Risque accru d’être auteur ou victime de comportements agressifs et d’intimidation en ligne, ceux-ci étant facilités par l’anonymat et la distance physique (avec des conséquences encore plus graves pour les victimes en raison du caractère anonyme et viral des gestes de cyberintimidation)
L’influence des jeux numériques
Bien que certaines plateformes adoptent des approches positives (ex. : promotion de saines habitudes de vie), plusieurs mettent en œuvre des stratégies visant à maximiser le temps d’engagement, les microachats et le défilement infini.
L’univers des jeux vidéo présente particulièrement des zones de vigilance. Certains jeux, en particulier ceux qui intègrent des mécanismes inspirés des jeux de hasard et qui proposent des récompenses aléatoires, exposent les jeunes à l’univers du jeu de hasard tout en stimulant leur système de récompense.
De façon plus précise, l’obtention de récompenses en jouant à des jeux entraine une libération de dopamine(19), ce qui peut diminuer l’intérêt pour d’autres activités générant peu de dopamine et provoquer un sentiment de manque en l’absence de jeux. Il importe cependant de souligner que des facteurs génétiques peuvent aussi influencer cette quête de récompense.
Vers une meilleure citoyenneté numérique
En raison des risques présents, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) indique que les approches scolaires favorisant le développement des compétences sociales peuvent agir comme levier de prévention, en atténuant les risques associés aux écrans et en soutenant leurs usages positifs.
L’INSPQ souligne également l’importance d’intégrer le concept de citoyenneté numérique (la vie privée, la sécurité en ligne, le droit à la déconnexion, la gestion des influences sociales, etc.) aux compétences sociales des jeunes.
Les pratiques parentales et l’encadrement de l’utilisation des écrans
Des écrans qui compliquent le rôle de parent
Le rôle de parent comporte plusieurs défis, auxquels s’ajoutent dorénavant les écrans. À ce sujet, plusieurs parents expriment de la difficulté à en encadrer l’utilisation chez leurs enfants.
Ce constat est particulièrement prévalent chez :
- Les parents plus scolarisés (ayant un diplôme universitaire)
- Les parents d’adolescent·es
De plus, les parents de tout-petits se retrouvent souvent confrontés à des messages contradictoires compliquant la prise de décisions : alors que les recommandations officielles limitent le temps d’écran, les fabricants de tablettes ou de consoles destinées aux tout-petits utilisent l’argument éducatif pour promouvoir leurs produits et normaliser leur usage, bien qu’il n’existe pas de norme claire permettant de juger de la valeur réelle de ces contenus.
Les habitudes numériques des parents et la technoférence
À l’ère actuelle, les parents de jeunes enfants sont de grands utilisateurs des écrans, y compris en présence de leur enfant, que ce soit à la maison, au parc, lors des repas ou dans des lieux publics.
Le terme technoférence est un concept récent désignant l’interférence des technologies dans les relations interpersonnelles.
Les habitudes des parents façonnent celles des enfants
Premiers modèles de leurs enfants, les parents influencent directement les habitudes numériques de ces derniers. En ce sens, des études révèlent que le temps d’écran des enfants tend à être plus élevé dans les familles où les parents utilisent eux-mêmes fréquemment les écrans au quotidien.
Des parents moins engagés auprès de leurs enfants
L’utilisation des écrans par les parents en présence de leur enfant réduit leur disponibilité et leur engagement. Ces parents sont plus susceptibles :
- D’accorder moins d’attention à leur enfant, notamment en réduisant l’interaction et la réponse aux demandes d’attention.
- De diminuer leur surveillance physique, ce qui peut accroitre les risques pour la sécurité de l’enfant. À ce sujet, la diminution de la surveillance pourrait aussi pousser l’enfant à adopter des comportements non sécuritaires pour capter l’attention du parent.
- De réduire leur disponibilité émotionnelle (bien que les résultats des études soient partagés sur ce point).
- D’être moins sensibles aux signaux de leur enfant, en particulier lorsque le temps d’usage des écrans est élevé.
- De réagir plus lentement ou moins adéquatement aux besoins ou aux demandes de l’enfant.
- D’offrir moins de soutien à l’apprentissage, ce qui peut réduire les interactions pédagogiques et limiter l’encouragement à explorer et à apprendre.
Selon certaines études :
- Un temps d’écran élevé chez les parents serait corrélé à un niveau de développement global plus faible chez l’enfant un an plus tard, notamment sur les plans de la communication, de la motricité globale et de la résolution de problèmes.
- Les parents absorbés par leur téléphone pendant les repas ont tendance à moins encourager la découverte de nouveaux aliments et seraient plus enclins à suralimenter leur enfant.
- Les habitudes numériques des parents peuvent nuire au développement cognitif et langagier de l’enfant, car elles limitent les interactions verbales et réduisent la complexité du vocabulaire utilisé.
Ces constats viennent appuyer l’hypothèse du déplacement : un temps d’écran élevé chez les parents réduirait le temps consacré à des activités enrichissantes, limitant ainsi le développement de l’enfant.
Deux précisions sur l’usage parental des technologies
Le cellulaire est la plus grande source de distraction parentale
Bien que les écrans ne soient pas la seule source de distraction possible lorsque les parents sont dans un espace public avec leur enfant, ils sont plus souvent distraits lorsqu’ils utilisent leur téléphone intelligent que lorsqu’ils sont occupés par autre chose.
Les écrans influencent-ils les pratiques parentales… ou l’inverse ?
L’usage des appareils numériques par un parent peut avoir une incidence sur ses pratiques parentales, mais l’inverse est également vrai : les pratiques parentales peuvent affecter l’usage des écrans. Par exemple, un parent moins sensible aux besoins de son enfant pourrait avoir tendance à utiliser davantage son appareil, faute de reconnaitre les signaux envoyés par l’enfant.
Usages parentaux des écrans au quotidien
Plusieurs raisons expliquent l’utilisation des écrans par les parents en présence de leur enfant, dont socialiser, prendre des rendez-vous, faire des achats en ligne, gérer des tâches familiales et répondre à des exigences du travail.
Dans plusieurs cas, les parents rapportent en tirer de nombreux bienfaits, dont :
- Se sentir connectés aux autres
- Accéder à un soutien social ou émotionnel
- Obtenir de l’information et des conseils
- Atténuer certaines difficultés liées à la parentalité
- Réduire le stress
- Se changer les idées pendant les activités plus ennuyeuses
Encadrer l’utilisation des écrans
Différentes stratégies permettent d’encadrer l’utilisation des écrans chez les enfants. Ce sont généralement les connaissances des parents sur les bénéfices et les risques des écrans, ainsi que leur style éducatif, qui dicteront les méthodes mises en place, de même que leur efficacité.
Trois formes principales de médiation sont généralement observées :
- La médiation restrictive : instaurer des règles qui limitent le temps d’écran
- La médiation active : discuter des contenus et de leurs effets pour aider l’enfant à développer une pensée critique
- La médiation de co-utilisation : partager les expériences numériques avec l’enfant
L’importance d’adapter la stratégie à l’âge de l’enfant
L’efficacité des approches de médiation varie selon l’âge : les jeunes enfants sont plus réceptifs aux limites, tandis que les enfants plus âgés et les adolescent·es bénéficient davantage d’une approche participative. D’ailleurs, les adolescent·es dont les parents appliquent des règles basées sur le contrôle sont plus susceptibles d’avoir un temps d’écran plus élevé.
Les facteurs aggravants
Les effets des écrans ne sont pas alarmants pour tous les jeunes. En raison de facteurs personnels, familiaux et sociaux, certains sont davantage à risque de moins bénéficier de l’usage des écrans et de développer des comportements nuisibles à leur qualité de vie.
L’âge
Les tout-petits sont plus susceptibles de subir les effets négatifs des écrans en raison de leur vulnérabilité particulière au cours de leurs premières années de développement. Cette période cruciale les rend plus sensibles aux expériences vécues pour leur développement cognitif, langagier et socioaffectif, de sorte qu’une exposition aux écrans dépassant les recommandations présente un risque accru, comparativement aux enfants plus âgés et aux adolescent·es.
De leur côté, les adolescent·es sont généralement moins sensibles que les jeunes enfants à une exposition modérée aux écrans, car la notion d’usage intensif est définie à un seuil plus élevé pour leur stade de développement.
Le contexte familial
Plusieurs éléments du contexte familial influencent les effets des écrans.
Être issu·e d’une minorité visible
Selon les données, le temps d’écran serait plus élevé chez les enfants issus de minorités visibles.
Être enfant unique et avoir un parent à la maison
Les enfants uniques qui ont un de leurs parents à la maison passeraient plus de temps devant les écrans. Alors que les enfants ayant des frères et sœurs ont plus de possibilités de jouer ensemble sans écran, il semble que les enfants uniques privilégieraient des activités sur des écrans, qui sont davantage des activités réalisées en solitaire.
Avoir un parent détenant un diplôme d’études professionnelles ou moins
Les enfants issus de familles où les parents détiennent un diplôme d’études professionnelles ou moins possèdent en moyenne plus d’appareils électroniques (quatre ou plus).
Le niveau socioéconomique
Être issu·e d’un milieu défavorisé
Les enfants de milieux défavorisés sont généralement plus vulnérables aux effets négatifs des écrans, particulièrement sur le plan du développement cognitif. Cette situation est d’autant plus préoccupante que ces jeunes passent davantage de temps devant les écrans, même s’ils disposent moins souvent d’un accès à un ordinateur.
De plus, en ce qui a trait à la lecture, les enfants issus de milieux défavorisés auraient une compréhension plus faible des livres numériques. Une hypothèse émise pour expliquer cela est qu’ils seraient plus habitués à l’aspect ludique de ces appareils et porteraient davantage attention aux fonctionnalités interactives qu’à l’histoire.
Habiter un quartier peu sécuritaire ou ayant peu d’infrastructures publiques
Les jeunes issus de milieux défavorisés, résidant dans des quartiers moins sécuritaires, à forte circulation automobile, ou ayant moins d’infrastructures comme des parcs ou des aires de jeux, tendent à passer plus de temps devant les écrans, contrairement à ceux vivant dans des quartiers mieux adaptés aux déplacements à pied et offrant un accès varié à différents services et activités.
Les modèles à la maison
Avoir des parents utilisateurs d’écrans
Le temps d’écran des enfants est plus élevé dans les familles où les parents utilisent fréquemment des écrans au quotidien.
Les habitudes précoces
Avoir un temps d’écran élevé durant la petite enfance
Un usage élevé des écrans dès la petite enfance est un prédicteur important d’un usage accru dans les années subséquentes. Cette exposition précoce façonne les habitudes de consommation et de loisir des jeunes, influençant leur quotidien à long terme.
Le genre
Selon certaines données, les garçons seraient plus à risque d’un usage problématique des jeux vidéo, tandis que les filles rapportent un usage problématique plus élevé des réseaux sociaux et du téléphone mobile.
Les exigences scolaires
Devoir avoir un ordinateur à la maison
L’exigence par certains milieux scolaires de posséder un appareil à la maison banalise son utilisation et semble encourager une utilisation plus fréquente des écrans. De plus, cette situation complique la distinction entre l’usage scolaire et récréatif des appareils, rendant difficile pour les parents de contrôler leur utilisation.
La fracture numérique : des inégalités d’accès et d’usage
« Le fait de garantir l’acquisition par chaque enfant d’un niveau de compétences de base en compréhension de l’écrit et en mathématiques est bien plus susceptible d’améliorer l’égalité des chances dans notre monde numérique que l’élargissement ou la subvention de l’accès aux appareils et services de haute technologie. »
― Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)(20)
La migration des activités scolaires et professionnelles vers le numérique durant la pandémie a permis de mettre en lumière toute l’ampleur des inégalités d’accès aux technologies, que ce soit en termes d’équipement, de connexion Internet adéquate ou de capacité à utiliser les technologies.
Cet enjeu demeure préoccupant, puisqu’un accès inégal aux avantages de la technologie ou une exposition accrue à ses inconvénients peut accentuer les inégalités sociales et scolaires.
Les compétences numériques jouent également un rôle important. Les personnes ayant un faible niveau de littératie numérique sont susceptibles de tirer moins de bénéfices des technologies et de faire face à plus de risques pour leur santé. En ce sens, il importe de veiller à ce que l’intégration des outils numériques à l’école n’aggrave pas les inégalités, car les élèves moins à l’aise avec ces technologies pourraient avoir plus de difficultés dans leurs apprentissages.
À cet effet, certains chercheurs rappellent que, si on n’agit pas sur les disparités du contexte social et familial qui influence l’usage des écrans chez les jeunes, toute amélioration des pratiques numériques risque de bénéficier aux élèves déjà avantagés sans réellement réduire les écarts.
Accompagner les jeunes dans un monde numérique : l’affaire de tous
La responsabilité de surveiller le temps d’écran et les activités numériques des jeunes repose principalement sur les parents.
Pourtant, l’usage des écrans est influencé par de nombreux facteurs, dont le contexte global, le milieu familial, le milieu scolaire, les réseaux sociaux et les pairs. L’INSPQ souligne d’ailleurs que « pour réduire les effets négatifs des écrans, il est nécessaire d’agir sur l’ensemble des facteurs qui influencent leur usage, incluant les déterminants commerciaux et socioéconomiques comme le marketing et le revenu »(21).
Ainsi, tous les acteurs et milieux peuvent intervenir à différents niveaux pour favoriser un environnement numérique sain permettant aux jeunes d’en tirer le maximum de bénéfices, incluant : le gouvernement, les entreprises technologiques, les parents et l’entourage, les services de garde éducatifs, le milieu scolaire, le réseau de la santé et des services sociaux, la communauté, les chercheur·euses et, bien sûr, les jeunes eux-mêmes.
De plus, plusieurs expert·es estiment que l’école est le meilleur lieu pour enseigner le numérique et discuter avec les jeunes des pratiques et enjeux liés aux écrans.
Portrait de l’utilisation des écrans
Le temps d’écran de loisir chez les jeunes montréalais du secondaire(22) :
27,1 % passent plus de 4 heures par jour devant les écrans et 72,9 % en passent moins de 4 heures (semaine et fin de semaine). La fin de semaine, la proportion de jeunes ayant un temps d’écran de plus de 4 heures augmente à 52,1 %.
Il s’agit de proportions supérieures à celles de l’ensemble du Québec, où 25,2 % des jeunes ont plus de 4 heures de temps d’écran et 74,8 % moins de 4 heures.
Les filles sont plus nombreuses que les garçons à avoir un temps d’écran élevé :
- 4 heures ou plus – Garçons+(23) : 23,5 % | Filles+ : 30,9 %
- Moins de 4 heures – Garçons+ : 76,5 % | Filles+ : 69,1 %
La proportion de jeunes qui passent plus de 4 heures devant les écrans quotidiennement augmente au fil de la scolarité :
- 1re secondaire : 15,8 %
- 5e secondaire : 34,8 %
Proportion de jeunes qui passent plus de 4 heures devant les écrans, selon certaines caractéristiques du jeune et de la famille :
- Famille monoparentale : 37,6 % | Famille biparentale : 24,6 %
- Parents ayant un diplôme d’études secondaires : 34 % | Parents ayant fait des études postsecondaires : 26,5 %
- Aucun parent en emploi : 28,2 % | Au moins un parent en emploi : 26,6 %
- Famille moins aisée que la moyenne (selon la perception du jeune) : 35,9 % | Famille plus aisée : 24,9 %
- Niveau de soutien social faible ou moyen (selon la perception du jeune)
- Dans la famille : 35,7 % (élevé : 23,8 %) | De la part des ami·es : 27,4 % (élevé : 26,9 %) | À l’école : 29 % (élevé : 22,5 %) | Dans la communauté : 31,3 % (élevé : 21,9 %)
Les appareils les plus utilisés par les jeunes québécois (24)
(Selon les parents)
- 6-12 ans : tablette (70 %), console de jeux vidéo (68 %), téléphone intelligent (63 %)
- 13-17 ans : téléphone intelligent (93 %), ordinateur (78 %), console de jeux vidéo (62 %)
Les activités les plus pratiquées par les 6-17 ans dans l’ensemble du Québec (25)
(Selon les parents)
- Regarder des vidéos (ex. : YouTube ou TikTok) ― 6-17 ans : 73 %
- 6-12 ans : 68 % | 13-17 ans : 80 % | Garçons : 68 % | Filles : 79 %
- Jouer à des jeux en ligne ― 6-17 ans : 65 %
- 6-12 ans : 67 % | 13-17 ans : 63 % | Garçons : 76 % | Filles : 54 %
- Écouter des séries ou des films sur Internet ― 6-17 ans : 51 %
- 6-12 ans : 43 % | 13-17 ans : 61 % | Garçons : 46 % | Filles : 57 %
- Envoyer des textos ― 6-17 ans : 46 %
- 6-12 ans : 28 % | 13-17 ans : 68 % | Garçons : 36 % | Filles : 57 %
- Visiter des sites de divertissement ― 6-17 ans : 43 %
- 6-12 ans : 30 % | 13-17 ans : 58 % | Garçons : 43 % | Filles : 43 %
- Utiliser Internet dans un cadre scolaire ― 6-17 ans : 42 %
- 6-12 ans : 33 % | 13-17 ans : 51 % | Garçons : 38 % | Filles : 46 %
Enfants québécois ayant au moins un compte sur les médias sociaux (26)
(Selon les parents)
- 6-12 ans : 23 % (retour à un niveau prépandémique, suivant une hausse pendant la crise sanitaire)
- 13-17 ans : 81 %
Chez les tout-petits (0-5 ans)
- À Montréal, 50,3 % des enfants de maternelle 5 ans passent une heure ou plus par jour devant un écran (ensemble du Québec : 51,5 %)(27)
- Au Québec, environ 44 % des enfants de 17 mois regardent la télévision une fois par jour ou plus(28).
- Au Québec, 38 % des enfants qui ont un temps d’écran quotidien de 2 heures ou plus sont vulnérables dans au moins un domaine de développement. 23 % des enfants qui passent moins de 30 minutes par jour devant un écran sont vulnérables dans au moins un domaine de développement(29).
- Proportion d’enfants de maternelle 5 ans passant 2 heures et plus par jour devant les écrans, selon certaines caractéristiques de la famille et de l’enfant, au Québec(30) :
- Famille monoparentale : 18,8 % | Famille intacte : 15,3 %
- Famille à faible revenu : 20,9 % | Famille à revenu élevé : 11,1 %
- Parent sans diplôme : 20,6 % | Parent ayant un diplôme collégial : 17,4 %
- Enfant né à l’extérieur du Canada : 24,3 % | Enfant né au Canada : 15,3 %
- Enfant peu ou pas actif : 17,3 % | Enfant actif : 12,7 %
- Accompagnement d’un parent dans l’utilisation des écrans, à Montréal(31)
- Rarement ou jamais : 13,4 % | Souvent ou toujours : 44,7 %
Les parents
(Dans l’ensemble du Québec)
- Plus l’enfant vieillit, plus les parents trouvent la gestion des écrans de leur enfant difficile(32) :
- 0-5 ans : 26 %
- 6-11 ans : 45,8 %
- 12-17 ans : 50,2 %
- 36 % des parents vivent des conflits ou tensions avec leurs enfants en raison de l’utilisation des écrans. 47 % trouvent que les écrans ne facilitent pas leur rôle parental(33).
- 77 % des parents d’enfants de 6 à 12 ans et 38 % des parents d’adolescent·es de 13 à 17 ans encadrent le temps que leur enfant passe sur Internet(34).
- 61,6 % des parents se sentent dépassés par les écrans ou les applications qu’utilisent leurs enfants(35).
- 51 % des parents trouvent qu’ils utilisent trop leur cellulaire en présence de leur enfant(36).
- Les parents plus scolarisés trouvent plus difficile la gestion des écrans de leur enfant (28 % chez les parents sans diplôme, comparativement à 43 % pour ceux qui détiennent un diplôme universitaire)(37).
Complétez le portrait
Pour des jeunes actifs et en santé à Montréal : l’approche du mouvement sur 24 heures (activité physique, temps d’écran et sommeil) (NOUVEAU !)
(Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal)
Un survol des principaux résultats de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2022-2023 quant aux habitudes des élèves montréalais en matière d’activité physique, de sommeil et de temps d’écran.
L’utilisation des écrans et le bien-être des adolescents un an après la pandémie
de COVID-19
(Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal)
Des informations sur l’expérience des adolescent·es basées sur les résultats d’une enquête de la Direction régionale de santé publique de Montréal sur les habitudes numériques de 998 jeunes de 14 et 17 ans menée au printemps 2023.
Adolescent·es, médias sociaux et technologie 2024
(Pew Research Center)
Bien que réalisé aux États-Unis, ce portrait offre un regard détaillé sur l’utilisation des médias chez les jeunes, sur la base d’une enquête menée auprès de près de 1 400 adolescent·es âgés de 13 à 17 ans.
Bulletin de l’activité physique chez les enfants et les jeunes
(ParticipACTION)
Cette évaluation complète de l’activité physique chez les jeunes attribue des notes à 14 indicateurs en s’appuyant sur des recherches scientifiques évaluées par des pairs, en tenant compte de l’exposition aux écrans.
Pistes d’action
(Sélection tirée des publications Les médias numériques : la promotion d’une saine utilisation des écrans chez les enfants d’âge scolaire et les adolescents [Société canadienne de pédiatrie], L’utilisation des écrans et la santé des jeunes: réflexions issues du forum d’experts [ministère de la Santé et des Services sociaux] et Social Media and Youth Mental Health: The U.S. Surgeon General’s Advisory [U.S. Department of Health and Human Services])
Enfants et jeunes
- Demander de l’aide en cas de besoin
- Se donner des lignes directrices pour équilibrer les activités en ligne et hors ligne
- Adopter des habitudes saines en ligne (limiter son temps d’écran, bloquer les contenus indésirables, utiliser les paramètres de confidentialité, développer un esprit critique face aux informations, maintenir des liens sociaux en personne, etc.)
- Être prudent·e quant à ce qui est partagé en ligne avec les autres
- Se protéger et protéger les autres en ne prenant pas part aux situations de cyberintimidation (ou d’autres formes de harcèlement en ligne) et en signalant celles-ci
Famille et entourage
- Suivre les recommandations sur le temps d’écran
- Faire un plan médiatique familial, le revoir régulièrement et y inclure des limites de temps et de contenu pour chaque membre de la famille
- Donner l’exemple d’une utilisation saine des écrans
- Encourager des périodes quotidiennes sans écran pour toute la famille, particulièrement lors des repas, et favoriser la socialisation
- S’assurer que les activités quotidiennes (interactions personnelles, sommeil et activités physiques) ont la priorité sur l’utilisation des écrans
- Augmenter la fréquence des activités familiales de littératie à l’âge préscolaire
- Décourager la multiplication d’activités médiatiques, particulièrement pendant la période des devoirs
- Être présent·e et participer lorsque les enfants et les adolescent·es utilisent les écrans. Si possible, regarder le contenu et en discuter avec eux
- Parler de manière proactive aux enfants et aux adolescent·es des comportements acceptables et inacceptables en ligne
- Aider les enfants et les adolescent·es à choisir un contenu adapté à leur développement et à reconnaitre les contenus ou les comportements problématiques
- Réduire les risques que le jeune regarde des contenus inappropriés en évitant l’accès aux écrans ou à une connexion Internet dans la chambre
Milieux scolaire et communautaire
- Former les enseignant·es et les intervenant·es sur l’utilisation des jeux vidéo et des médias sociaux pour qu’ils puissent en parler en toute connaissance de cause
- Donner aux jeunes l’encadrement et les connaissances nécessaires pour juger par eux-mêmes des choix à faire et des règles à respecter en matière de jeux vidéo et de médias sociaux
- Donner des outils aux jeunes pour qu’ils puissent apprendre à s’autoréguler
- Recommander que les écoles, les centres de la petite enfance et les programmes parascolaires envisagent de créer leurs propres plans de littératie numérique et d’utilisation des écrans
Plus de pistes ?
- Des pistes à l’intention des familles : Les médias numériques : la promotion d’une saine utilisation des écrans chez les enfants d’âge scolaire et les adolescents (page 414)
- Des pistes pour la famille, le milieu scolaire, le gouvernement, l’industrie numérique, les personnes de la recherche : L’utilisation des écrans et la santé des jeunes: réflexions issues du forum d’experts (pages de 16 à 22)
- D’autres pistes pour les décideurs, les entreprises technologiques et les personnes de la recherche : Social Media and Youth Mental Health: The U.S. Surgeon General’s Advisory (en anglais ― pages de 15 à 19)
- Des leviers collectifs pour assurer que les tout-petits grandissent dans un environnement numérique sain et sécuritaire : Les écrans et les tout-petits (pages de 65 à 72)
Ressources
Outils
Les outils de la campagne PAUSE
Des pistes et des conseils pratiques pour les jeunes, les parents et les intervenant·es afin de favoriser de meilleures habitudes numériques, incluant des applications pour gérer les écrans et faciliter la déconnexion, des fiches-conseils par tranche d’âge et un modèle d’entente familiale pour l’utilisation des écrans.
Des quiz proposés par PAUSE pour les enfants et jeunes de tous âges (et leurs parents) pour les aider à mieux connaitre leurs habitudes numériques et à les améliorer.
Des activités clés en main pour proposer des solutions de rechange aux écrans à différents moments de la journée des tout-petits. Une initiative du Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPE).
Un programme de Cybercap destiné aux écoles secondaires publiques du Québec visant à favoriser la réussite scolaire, le développement de la citoyenneté numérique et la découverte de carrières prometteuses en technologie.
Des ressources pour les parents incluant des conseils pour traiter des enjeux avec leur enfant, des ateliers sur les stratégies à privilégier, de l’information sur la littératie numérique, etc.
Une vaste gamme de ressources (fiches-conseils, webinaires, guides pratiques et articles) pour aider les parents, éducateur·trices et professionnel·les à mieux encadrer l’usage des écrans chez les jeunes (en anglais).
Des ateliers, des conférences ainsi que des ressources du Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne sur l’usage équilibré et consciencieux d’Internet, du téléphone intelligent et des médias sociaux.
Fondation des Gardiens virtuels
À partir d’un modèle similaire au travail de rue, les gardiens virtuels interviennent dans les communautés de jeux vidéo, scrutent les signes de détresse, dialoguent avec les jeunes et les dirigent vers des ressources d’aide appropriées.
Un atelier de cybersensibilisation offert par la Maison Jean Lapointe visant à promouvoir un usage équilibré des écrans et une saine gestion du temps.
Un outil de dépistage et d’évaluation du besoin d’aide pour les personnes ayant une utilisation problématique d’Internet. Une initiative de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Documentation
Impacts des écrans et des réseaux sociaux chez les jeunes
Le rapport final de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes (CSESJ), qui comporte de l’information sur l’utilisation des écrans et les effets, de même que 56 recommandations encourageant notamment la sensibilisation aux effets des écrans, le développement de l’esprit critique et l’encadrement des usages numériques.
De l’information et des ressources pour soutenir les professionnel·les de différents milieux dans leurs interventions auprès des enfants et des adolescent·es en ce qui a trait à l’utilisation des écrans.
Cet article de la Société canadienne de pédiatrie explore les effets des médias numériques sur les enfants d’âge scolaire et les adolescent·es, en mettant en évidence leurs bienfaits potentiels et leurs risques. Il propose des recommandations pour une gestion saine du temps d’écran.
Les écrans et les tout-petits : rapport thématique
Ce rapport de l’Observatoire des tout-petits dresse un portrait complet de l’exposition des tout-petits aux écrans, en explorant ses effets sur leur développement, leur santé et leur bien-être. Il propose des recommandations concrètes pour les parents, les milieux éducatifs et les décideurs afin de promouvoir un usage équilibré du numérique dès la petite enfance.
Un guide d’accompagnement élaboré par Capsana et visant à informer sur les effets des écrans, soutenir la promotion de saines habitudes numériques et outiller les personnes intervenant auprès des parents de tout-petits.
Un guide d’accompagnement élaboré par Capsana et visant à informer sur les effets des écrans, soutenir la promotion de saines habitudes numériques et outiller les personnes intervenant auprès des parents d’élèves du primaire.
Mieux vivre avec les écrans – réflexions pour une régulation favorable à la santé publique
Ce mémoire de l’Institut national de santé publique du Québec, déposé à la Commission spéciale sur les impacts des écrans, souligne les effets des écrans sur la santé et le développement des jeunes. Il propose des pistes d’action pour retarder l’usage, réduire le temps d’exposition et limiter les méfaits, tout en appelant à une responsabilité partagée des acteurs concernés.
L’utilisation des écrans et la santé des jeunes : réflexions issues du forum d’experts
Ce rapport du ministère de la Santé et des Services sociaux se base sur les mémoires et les présentations de 12 experts pour présenter les effets potentiels des écrans chez les jeunes, notamment sur les plans de la santé et du développement. Il explore des facteurs de vulnérabilité, des initiatives inspirantes et propose des solutions pour favoriser un usage plus sain du numérique.
Usage des écrans, santé mentale et symptômes de troubles mentaux chez les jeunes de 12 à 17 ans
Cette synthèse des connaissances de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) explore les liens entre les différents types d’usage des écrans chez les 12 à 17 ans et la santé mentale.
Cette synthèse de l’INSPQ examine l’effet de l’usage des écrans par les parents en présence de leurs jeunes enfants, et ses effets potentiels sur les interactions parent-enfant. Elle propose également des pistes d’action à la lumière des constats présentés.
Cette enquête de l’INSPQ dresse un portrait de l’usage des écrans chez les jeunes et aborde les effets perçus sur la santé ainsi que les stratégies parentales mises en place pour en limiter les conséquences. Le document présente également un modèle logique des déterminants des impacts liés à l’usage des écrans.
Stratégie québécoise sur l’utilisation des écrans et la santé des jeunes 2022-2025
La stratégie du ministère de la Santé et des Services sociaux propose des orientations concrètes pour promouvoir la santé globale des enfants et des jeunes face aux enjeux liés aux écrans. Issue d’une large consultation, elle met de l’avant la prévention, la sensibilisation, l’accès à des services adaptés et le soutien à la recherche.
Remerciements
Merci à nos expertes pour leur contribution à l’élaboration et à la révision du présent dossier :
Caroline Fitzpatrick
Professeure en enseignement au préscolaire et au primaire, Faculté d’éducation, Université de Sherbrooke
Titulaire, Chaire de recherche du Canada sur l’utilisation des médias numériques par les enfants et le vivre-ensemble : une vision écosystémique
Marie-Andrée Binet
Doctorante en sciences de la santé, Université de Sherbrooke
Notes
- Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). (Sans date). Les écrans dans la famille, sur le site : Institut national de santé publique du Québec
- Source : 100º. (2023). Jeunes et écrans : quel impact sur la santé mentale ?, sur le site : 100º.
- Idem
- Fitzpatrick, C., Lemieux, A., Smith, J., West, G. L., Bohbot, V., & Asbridge, M. (2023). Is adolescent internet use a risk factor for the development of depression symptoms or vice-versa?. Psychological medicine, 53(14), 6773–6779.
- Cette disparité pourrait s’expliquer par les différences dans les activités en ligne entre les genres. En ce sens, les filles seraient davantage exposées aux comparaisons sociales négatives liées à l’apparence, ce qui peut nuire à leur estime d’elles-mêmes et leur santé mentale.
- Tiraboschi, G. A., Garon-Carrier, G., Smith, J., & Fitzpatrick, C. (2023). Adolescent internet use predicts higher levels of generalized and social anxiety symptoms for girls but not boys. Preventive Medicine Reports, 36, 102471.
- La comparaison sociale ascendante désigne le fait de se comparer à des personnes perçues comme supérieures à soi, ce qui peut motiver à s’améliorer, mais aussi nuire à l’estime de soi lorsque l’écart semble inatteignable.
- Tremblay, T. (2023). L’utilisation des écrans en contexte scolaire et la santé des jeunes de moins de 25 ans : Effets sur la cognition. Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
- L’interférence liée à la présence du cellulaire semble provenir de sa seule visibilité et des pensées intrusives que l’appareil suscite.
- Il importe de noter que ce constat ne concerne pas les aides technologiques pour les élèves qui présentent des problèmes d’apprentissage.
- S. Department of Health and Human Services. (2023). Social media and youth mental health: The surgeon general’s advisory. U.S. Department of Health and Human Services.
- Gauthier B, Pagani LS. Accès aux écrans dans les espaces privés au début de l’adolescence et difficultés scolaires et sociales à la fin des études secondaires chez les garçons et les filles. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada. 2024;44(2):41-49.
- Goodyear, V. A., Randhawa, A., Adab, P., Al-Janabi, H., Fenton, S., Jones, K., Michail, M., Morrison, B., Patterson, P., Quinlan, J., Sitch, A., Twardochleb, R., Wade, M., & Pallan, M. (2025). School phone policies and their association with mental wellbeing, phone use, and social media use (SMART Schools): a cross-sectional observational study. The Lancet regional health. Europe, 51, 101211.
- Supper, W., Guay, F., & Talbot, D. (2021). The relation between television viewing time and reading achievement in elementary school children: A test of substitution and inhibition hypotheses. Frontiers in Psychology, 12, 580763.
- Source : 100º. (2023). Jeunes et écrans : quel impact sur la santé mentale ?, sur le site : 100º.
- Toutefois, ces effets positifs s’estompent et peuvent même s’inverser lorsque les jeunes consacrent plus de 50 % de leur temps de loisir aux jeux vidéo.
- Pempek, T. A., Kirkorian, H. L., & Anderson, D. R. (2014). The Effects of Background Television on the Quantity and Quality of Child-Directed Speech by Parents. Journal of Children and Media, 8(3), 211–222.
- L’exposition au marketing numérique est généralement liée à une consommation accrue d’alcool, de cannabis; à la participation à des jeux de hasard et d’argent et à des comportements à risque.
- Souvent surnommée la molécule du plaisir, la dopamine est notamment déclenchée lors de la satisfaction d’un besoin ou d’un désir. La dopamine serait un des agents de la dépendance.
- Source : Organisation de coopération et de développement économiques. (2015). Connectés pour apprendre ? Les élèves et les nouvelles technologies.
- Source : Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). (2024). Mieux vivre avec les écrans – Réflexions pour une régulation favorable à la santé publique.
- Source : Institut de la statistique du Québec. (2024). Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) 2022-2023.
- Les données de l’EQSJS 2022-2023 sont présentées selon le genre, lequel peut différer du sexe assigné à la naissance. En raison du faible nombre des personnes concernées, les statistiques concernant les personnes non binaires n’ont pu être publiées pour cette enquête. Les catégories « Filles+ » et « Garçons+ » comprennent les filles et les garçons cisgenres et transgenres.
- Source : NETendances (2024). La famille numérique 2024. Académie de la transformation numérique (Université Laval)
- Idem
- Idem
- Source : Institut de la statistique du Québec. (2023). Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle (EQPPEM) 2022
- Source : Institut de la statistique du Québec. (2024). Les écrans : très présents dans la vie des tout-petits (Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition), sur le site : Institut de la statistique du Québec.
- Source : Institut de la statistique du Québec. (2023). Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle (EQPPEM) 2022, repéré dans : Observatoire des tout-petits. Les écrans et les tout-petits, Montréal, Québec, Fondation Lucie et André Chagnon, 2024
- Source : Institut de la statistique du Québec. (2023). Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle (EQPPEM) 2022
- Idem
- Source : Institut de la statistique du Québec. (2023). La parentalité à l’ère du numérique (Enquête québécoise sur la parentalité 2022), sur le site : Institut de la statistique du Québec
- Idem
- Source : NETendances (2024). La famille numérique 2024. Académie de la transformation numérique (Université Laval)
- Source : Institut de la statistique du Québec. (2023). La parentalité à l’ère du numérique (Enquête québécoise sur la parentalité 2022), sur le site : Institut de la statistique du Québec
- Source : Institut de la statistique du Québec. (2023). Enquête québécoise sur le parcours préscolaire des enfants de maternelle (EQPPEM) 2022
- Institut de la statistique du Québec. (2023). La parentalité à l’ère du numérique (Enquête québécoise sur la parentalité 2022), sur le site : Institut de la statistique du Québec
Sources
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En savoir plus
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Institut de la statistique du Québec. (2024). Les écrans : très présents dans la vie des tout-petits (Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition), sur le site : Institut de la statistique du Québec.
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En savoir plus
Lemétayer, F., Papineau, É., Gonzalez-Sicilia, D., & Lasnier, B. (2022). Usages, impacts sur la santé et encadrement parental de l’utilisation des écrans chez les 6-17 ans : Sondage prépandémie auprès des parents québécois. Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
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