Un maillage réussi entre l’école et le milieu du travail

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Des expériences professionnelles pour concrétiser les métiers, des mentors pour inspirer les élèves.

Le programme Classes Affaires de Montréal Relève

Quand les jeunes bénéficient d’un maillage réussi entre l’école et le milieu du travail

Combien d’entre nous avons rêvé, lorsque nous étions sur les bancs de notre école secondaire, de nous retrouver ne serait-ce qu’une journée dans un vrai milieu de travail, juste pour voir comment ça se passe ou simplement pour vérifier si on aimerait devenir avocate, soudeur ou infirmier ?

Ce rêve est devenu réalité grâce à Classes Affaires, un programme de l’organisme à but non lucratif Montréal Relève, qui crée des liens entre des écoles secondaires et des mentors en milieu professionnel.

Marie-Elaine Normandeau, directrice générale, Montréal RelèveMarie-Elaine Normandeau, directrice générale, Montréal Relève
(Crédit photo : François Couture)

Des expériences professionnelles pour concrétiser, des mentors pour inspirer

S’adressant aux élèves des troisième et quatrième secondaires, Classes Affaires est un programme offert aux écoles de Montréal — elles étaient 25 à participer l’an dernier ! — qui propose de faire vivre aux jeunes une expérience d’immersion professionnelle d’une semaine, au sein d’une organisation ou entreprise œuvrant dans l’un de leurs secteurs d’intérêt. Depuis sa mise sur pied en 2001, le programme phare de Montréal Relève a ainsi permis à près de 18 000 élèves de vivre une expérience de stage professionnel non rémunéré dans l’un des dix-huit secteurs d’activité établis par l’organisme : arts, aérospatiale, santé, métiers manuels, etc.

« Bien qu’ils n’en soient qu’à des balbutiements de pensée quant à leur future carrière, ils commencent à se poser des questions et à faire des choix qui auront de grandes répercussions sur le reste de leur vie. »

« Classes Affaires, c’est un vaste partage de connaissances, un superbe modèle de collaboration entre le milieu scolaire, la famille, les jeunes et les organisations partenaires qui accueillent les jeunes », explique la directrice générale de Montréal Relève, Marie-Élaine Normandeau. « C’est la concrétisation du défi que les écoles nous ont lancé il y a seize ans : mettre sur pied des expériences concrètes en milieu de travail, avec des humains qui serviraient de modèles aux jeunes, à un âge où, bien qu’ils n’en soient qu’à des balbutiements de pensée quant à leur future carrière, ils commencent à se poser des questions et à faire des choix qui auront de grandes répercussions sur le reste de leur vie. Ce n’est pas la première mission de l’école secondaire de créer ce maillage — elle en fait déjà beaucoup pour nos jeunes ! —, d’où l’importance d’un projet collaboratif comme Classes Affaires. »

Les jeunes participants  suivent, dans leur école, un parcours de formation qui dure toute l’année scolaire. « Sur place, on leur donne une vraie formation de base relativement au monde du travail. On va jusqu’à leur expliquer les codes implicites de cet univers — ponctualité, assiduité, code vestimentaire, utilisation des médias sociaux, etc. On forme également les mentors qui vont recevoir les jeunes dans leur milieu de travail : on les inspire, on leur demande de préparer un plan d’activités, on les renseigne sur les forces et faiblesses des jeunes d’aujourd’hui… Bref, on travaille fort pour que l’expérience soit la plus heureuse possible des deux côtés », explique Marie-Élaine Normandeau.

Une formule où tout le monde gagne

On comprend aisément l’intérêt des jeunes et des écoles pour ce programme, mais qu’en est-il des milieux professionnels qui les reçoivent?

Josée Lapierre, Conseillère senior en ressources humaines, BCF Avocats d’affairesJosée Lapierre, Conseillère senior en ressources humaines, BCF Avocats d’affaires
(Crédit photo : François Couture)

Josée Lapierre, l’une des mentors de Classes Affaires, est conseillère senior en ressources humaines chez BCF Avocats d’affaires. Il ne fait aucun doute pour elle que son entreprise a bénéficié du programme autant que les stagiaires : « Après une première expérience d’accueil de deux jeunes l’été dernier, je vous annonce tout de suite que nous renouvèlerons l’expérience l’été prochain. D’abord, plusieurs professionnels, envieux de leurs collègues qui ont accueilli les stagiaires, veulent participer en 2018. Ensuite, notre entreprise encourage la relève, et ce, à plusieurs niveaux : à l’école secondaire avec Classes Affaires, à l’université avec notre Bootcamp BCF et dans les entreprises en démarrage avec notre programme Imagine. Et, bien qu’on existe depuis 22 ans, la moyenne d’âge des employés ici est de… 35 ans! »

« J’ai un collègue qui leur a parlé passionnément du droit des affaires pendant de longues minutes; ils ne voulaient plus sortir de son bureau; j’ai dû aller les chercher ! »

Pour madame Lapierre, la générosité des professionnels envers les élèves constitue le principal facteur de réussite de ces stages : « J’ai un collègue qui leur a parlé passionnément du droit des affaires pendant de longues minutes; ils ne voulaient plus sortir de son bureau; j’ai dû aller les chercher ! (rires) Un des jeunes, fils d’un diplomate, avait beaucoup vécu à l’étranger malgré son jeune âge et il a adoré sa rencontre avec notre parajuriste en immigration . Pour ma part, j’ai beaucoup aimé percevoir l’évolution des jeunes tout au long de la semaine : au début, ils sont gênés et posent des questions générales; rendus au vendredi, ce qu’ils écrivent dans leur carnet de stage (que je dois valider) est plus précis et fait concrètement référence au quotidien des gens qui travaillent ici. »

« Ils sont heureux de transmettre leur passion et de faire savoir à ces jeunes qu’ils ont la job la plus merveilleuse du monde… »

Marie-Élaine Normandeau abonde dans le même sens : « Les entreprises et mentors sortent eux aussi gagnants de cette association : d’abord, le stage leur permet de faire connaître leur secteur à nos futurs travailleurs; ensuite, ils ont un contact privilégié avec une génération toute différente qui arrivera prochainement au sein de leur entreprise ; ils ont de plus le sentiment de contribuer à l’épanouissement des jeunes et à la cohésion de leur équipe en place, car les stages sont l’affaire de plusieurs employés; enfin, ils sont heureux de transmettre leur passion et de faire savoir à ces jeunes qu’ils ont la job la plus merveilleuse du monde…»

 

"76 % des écoles sondées souhaitent établir un projet avec le milieu des affaires."

Pour en savoir davantage sur les nombreux effets positifs de ces collaborations, consultez notre dossier thématique !

 

_ Décembre 2017


Réseau réussite Montréal présente une série d’articles présentant différents projets de collaboration fructueuse entre le milieu scolaire et des partenaires de la communauté qui favorisent la réussite des jeunes.

C’est à François Couture, rédacteur et photographe, que nous avons confié la mission d’aller à la rencontre des intervenants qui font vivre ces collaborations afin d’en raconter les histoires. Leurs histoires.