Pour soutenir les jeunes qui retournent à l’école

  • Facebook
  • Twitter
Multiplier les formes de soutien aux jeunes vulnérables de 16-20 ans à l'éducation des adultes.
Le projet 16-20 d’Intégration Jeunesse du Québec au centre Gédéon-Ouimet

Situé dans l’arrondissement de Ville-Marie à Montréal, le centre Gédéon-Ouimet est un établissement qui se consacre à l’éducation aux adultes et qui accueille environ 500 élèves annuellement. On peut y suivre ou terminer sa formation du secondaire, et obtenir les préalables pour la formation professionnelle ou pour le cégep, grâce à de l’enseignement magistral et à une approche personnalisée. Du personnel expérimenté soutient et accompagne les élèves tout au long de ce grand défi qu’est le retour aux études.

C’est dans cet esprit de soutien que le centre faisait appel, il y a 14 ans, à Intégration Jeunesse du Québec (IJQ), afin d’épauler ses enseignants et professionnels dans leur travail au quotidien auprès des élèves vivant des difficultés psychosociales importantes. Fondé en 1980 à Montréal, IJQ est un organisme sans but lucratif ayant pour mission de soutenir l’intégration des jeunes adultes sans emploi, en leur offrant des services axés à la fois sur leurs besoins et sur ceux du marché du travail.

Le partenariat entre IJQ et le centre Gédéon-Ouimet a généré plusieurs initiatives au cours des ans, dont le Projet 16-20 qui vise, comme son nom l’indique, à soutenir spécifiquement les jeunes de 16 à 20 ans.

Élodie Boisseau et Stéphane Richard (Crédit photo : François Couture)

Un partenariat qui multiplie les formes de soutien aux jeunes vulnérables

La population à l’éducation aux adultes s’est en effet beaucoup rajeunie ces dernières années, d’où l’idée de bâtir un programme réservé aux plus jeunes. Seize ans, c’est l’âge où la fréquentation scolaire n’est plus obligatoire et où beaucoup de jeunes aux prises avec des difficultés (pauvreté, rupture amoureuse, crise identitaire, grossesse non désirée, toxicomanie, etc.) décident de quitter l’école.

« Ces jeunes ont aussi besoin d’un soutien psychoaffectif fort, puisqu’ils vivent toutes sortes de drames. Or, à cause de mes budgets très serrés, je n’ai pas les moyens […] de me payer des ressources à l’interne pour remplir cette tâche convenablement. C’est là qu’IJQ entre en jeu. »

« Le format de l’éducation aux adultes, avec son volet d’enseignement personnalisé et son rythme variable, convient bien à ces jeunes pour qui la vie est difficile, mais qui veulent tout de même continuer d’aller à l’école », explique Stéphane Richard, directeur du centre Gédéon-Ouimet. « Nos professeurs les accompagnent dans leur cheminement scolaire, mais ces jeunes ont aussi besoin d’un soutien psychoaffectif fort, puisqu’ils vivent toutes sortes de drames. Or, à cause de mes budgets très serrés, je n’ai pas les moyens, comme directeur, de me payer des ressources à l’interne pour remplir cette tâche convenablement. C’est là qu’IJQ entre en jeu : l’organisme a conçu une offre de services pour répondre aux besoins de ces jeunes-là. Pour moi, c’est un partenariat naturel, car nos missions concordent parfaitement. »

Des interventions psychosociales pendant les parties de soccer

Ainsi, dans le cadre du Projet 16-20, IJQ supervise une panoplie de services et d’activités parascolaires pour les jeunes du centre : atelier pour apprendre à rendre son environnement plus vert, suivi psychologique, loisirs socio-culturels, etc. Ces activités répondent à plusieurs besoins et permettent de faire de l’intervention psychosociale.

« Nous savions, grâce à notre excellent échange d’information avec ses profs et la direction du centre, qu’il manifestait ce même type de comportement ailleurs dans le centre et nous avons donc profité de ce cadre sportif pour lui faire comprendre qu’il y a d’autres façons de réagir au stress ou à la colère. »

Élodie Boisseau, superviseure des services d’aide à l’emploi et de la formation à Intégration Jeunesse du Québec inc., illustre cet aspect de la collaboration entre les deux organisations : « Il y a quatre ans, nous avons mis sur pied une équipe de soccer évoluant dans un championnat inter-centres; or, durant un match, nous avons pu faire une intervention sur un jeune qui contrôlait mal son impulsivité. Nous lui avons donné des moyens de mieux gérer celle-ci. Nous savions, grâce à notre excellent échange d’information avec ses profs et la direction du centre, qu’il manifestait ce même type de comportement ailleurs dans le centre et nous avons donc profité de ce cadre sportif pour lui faire comprendre qu’il y a d’autres façons de réagir au stress ou à la colère. »

La création d’un milieu de vie pour générer de l’intérêt pour l’école

Ces activités créent également un milieu de vie stimulant pour la centaine de jeunes participants, leur donnant ainsi l’occasion de tisser des liens entre eux, en plus de favoriser le sentiment d’appartenance à l’école et à la communauté. « En septembre, on a su que des jeunes s’étaient inscrits à l’éducation aux adultes parce qu’il y avait une équipe de soccer ici, à Gédéon-Ouimet! », lance Élodie Boisseau. « Et il s’est passé quelque chose de fantastique pendant l’année scolaire : des gangs de rue se rapprochaient de quelques jeunes de l’école et ce sont les vétérans de l’équipe qui sont intervenus pour les mettre en garde et pour calmer des altercations dans la cafétéria ! Nous étions très fiers », ajoute Stéphane Richard. Les différentes activités permettent également aux jeunes de mieux connaître les ressources mises à leur disposition dans le quartier, un avantage à ne pas négliger lorsqu’on sait qu’il est parfois difficile de joindre efficacement cette population.

« Comme on n’est pas spécialistes dans tout, on s’entoure de partenaires possédant des expertises diverses, car les obstacles à l’employabilité de nos jeunes sont nombreux. »

« À Gédéon-Ouimet, notre rôle est de mettre de l’huile dans les engrenages d’un gros mécanisme visant le mieux-être des jeunes. Comme on n’est pas spécialistes dans tout, on s’entoure de partenaires possédant des expertises diverses, car les obstacles à l’employabilité de nos jeunes sont nombreux : il ne suffit pas d’avoir un bon c.v. pour se trouver un emploi ! Il faut beaucoup travailler sur le savoir-être, notamment; en ce sens, le Projet 16-20 d’IJQ a un effet significatif sur ses participants et favorise grandement leur réussite », croit Stéphane Richard.

_ Juin 2018


Réseau réussite Montréal poursuit sa série d’articles illustrant différents projets de collaboration fructueuse entre le milieu scolaire et des partenaires de la communauté favorisant la réussite des jeunes.

C’est à François Couture, journaliste et photographe, que nous avons confié la mission d’aller à la rencontre des intervenants qui font vivre ces collaborations, afin qu’il en raconte les histoires les histoires, leurs histoires.